Invité Invité | Sujet: L'oeuvre du diable ft. Nancy Jeu 7 Jan - 14:50 | |
| L'oeuvre du diable ft. Nancy Royster & Dorian GrayDorian s’enfonça dans l’enfilade de rues obscures illuminées par la pâleur d’un jour gris d’hiver. L’odeur dans ces rues là était écoeurante. Et les pauvres ères qui se trouvaient là avaient grise mine. Certains le regardaient d’un œil curieux mais la plupart étaient trop occupés à cuver dans leur coin, à tenter de régler leurs propres problèmes pour se préoccuper de la présence d’un type de la haute dans leurs rues souillées. De plus, Dorian n’était pas le premier ni le dernier aristocrate à s’aventurer dans les quartiers pauvres. La nuit, ils étaient des dizaines à parcourir les rues de Crimson Peak, à s’enfoncer dans des galeries, à pénétrer d’obscures boutiques fermées à l’aide d’épais rideaux. Bordels, cabarets, fumoirs, tant d’endroit de décadence fréquentés essentiellement par les gens de la haute, ceux qui avaient de l’argent à dépenser et ils le faisaient admirablement bien. L’enfant du diable connaissait ce dédale par cœur, il hantait ces ruelles chaque nuit, y cherchant le fond mais n’y parvenant jamais. Ce qu’il y a d’admirable chez l’homme c’est qu’on peut toujours faire pire, trouver pire. L’homme est capable de tomber de plus en plus bas, et d’encore tomber, dans un abîme ne connaissant ni de fin ni de limite. La décadence était ainsi. Et dans ce domaine, Gray avait beaucoup d’imagination, et fournissait une quantité de travail affolante dans ce sens. Evidemment, ce qui le guidait aujourd’hui n’était pas une recherche de luxure (quoique) ni de décadence (on ne sait jamais). Ses pas alertes et légers le menait droit au logement d’une jeune femme dont il avait fait récemment la connaissance. Un pur hasard. Mais existe-t-il vraiment des coïncidences ? Sur le moment, il avait hésité. La dernière fois que quelqu’un l’avait peint, c’était devenu compliqué par la suite. Basil était devenu fou. Et lui était devenu, eh bien, ce qu’il est. Dorian ne regrettait rien, mais il n’en avait pas toujours été ainsi. Etait-ce une bonne idée de pourchasser cette jeune peintre afin qu’elle fasse son portrait ? Dorian aimait les aventures et détestait les règles. Il les bafouait toujours avec un certain plaisir. Mais c’était là tenter le diable ! Oh, après tout, il l’aimait le diable, non ? Son âme était déjà maudite, un simple coup d’œil à l’œuvre de Basil l’attestait. Que risquait-il de plus ? Il frappa donc à la porte d’un air guilleret. Cette fois-ci il était venu avec une forte somme d’argent, convaincu que la vision de la bourse bien fournie achèverait les réticences de l’artiste qui la dernière fois lui avait apposé un poli refus à sa demande qu’il avait fait si brusquement. Et si vous me peigniez ? il avait alors dit cela comme si c’était une plaisanterie, une folie, une extravagance, qu’elle n’avait eu de peine à refuser. Cette fois-ci, il serait sérieux, terriblement sérieux. |
|